Visions des maladies mentales

Personnes lambdas et personnes atteintes de troubles mentaux et de maladies mentales.

Pour mieux faire comprendre la stigmatisation des troubles mentaux et des maladies mentales dans la société nous avons tenté de démontrer cet état de fait par une petite interview de personnes de tout âges et aux histoires différentes. De plus nous transposerons en parallèle  des témoignages de personnes ayant été diagnostiquées avec des troubles mentaux ou des maladies mentales.

Interviews avec plusieurs personnes de différents âges, sexes, et nationalité. (Pour voir plus de témoignages, visitez la page témoignages)

Pour la vie privée des personnes concernées, nous n’allons pas mettre leurs noms, par conséquent, les résultats sont intéressants de voir car chaque personne est différente, leur âge, sexe, nationalité etc…
Personne 1: un jeune adolescent français de 16 ans
Personne 2: un jeune adolescent français de 16 ans qui a vécu en Chine pendant longtemps Personne 3: une jeune femme de 19 ans qui a toujours vécu aux Etats-Unis et a été diagnostiquée dépressive
Personne 4: une jeune adolescente italienne de 16 ans qui a vécu longtemps en France.  Personne 5: une femme française de 50 ans qui a vécu pendant la majorité de sa vie en France.
Personne 6: un homme anglais de 50 ans qui a vécu en France et en Angleterre.
Personne 7 : une femme de 65 ans ayant toujours vécu en France, diagnostiquée bipolaire (actuellement en phase maniaque) et ayant étudié la psychologie.
Personne 8 : une jeune homme de 24 ans ayant habité en Russie et en France, diagnostiqué schizophrène.
Personne 9 : une jeune femme de 20 ans ayant habité aux Etats-Unis et en France, diagnostiquée dépressive il y a quelques années.

Q1: Qu’est-ce qu’une maladie mentale pour vous ? Avez-vous des exemples? 

Personne 1: Une perte de contrôle sur les sentiments qui résulte en des actions hors du commun de l’homme et pour exemple, la paranoïa
Personne 2: Je pense que ce sont les désordres cérébraux comme l’autisme, ADHD, PST… Pas les problèmes chromosomiques comme l’angoisse, la dépression.
Personne 3: Je dirais que c’est une condition qu’une personne a qui leur fait croire et penser des choses qui sont irrationnelles ou anormales sans ou en le réalisant. Ceci peut les affecter physiquement et mentalement. Un exemple est la dépression, une personne qui sent un manque de vouloir faire et de motivation, il y aussi les troubles de l’alimentation qui causent des dommages physiques et mentaux.
Personne 4: Un désordre mental qui peut influencer la pensée et comment la personne traite des problèmes, un exemple est la dépression et les addictions.
Personne 5: Une maladie qui attaque le cerveau, entraînant des troubles psychologiques, de comportements et physiques comme la schizophrénie et la démence.
Personne 6: Une personne qui est bizarre, pas normale. Quelqu’un qui a un comportement qui n’est pas comme le reste de ses concitoyens, le reste de sa communauté.
Personne 7 : Une maladie mentale est une maladie comme les autres, sauf qu’elle n’est pas visible. Elle ne se voit pas sur le visage , comme lorsque, par exemple, une personne à la varicelle. Cela se voit à ses boutons. La maladie mentale est une désorganisation, provisoire ou plus ou moins durable, du cerveau.
Personne 8 : Une maladie mentale est une maladie qui empêche celui qui l’a d’être lui même et de contrôler ses idées, ses émotions et ses désirs.
Personne 9 : C’est un handicap dans la façon dont vous pensez et traitez les informations qui affectent votre vie quotidienne.
On peut constater que la notion de maladie mentale semble plus flou et méconnu chez les personnes lambdas, tandis que les personnes ayant une certaine expérience de la psychiatrie, l’ayant expérimenté, sont beaucoup plus informés. En effet beaucoup de personnes classent l’autisme comme maladie mentale alors qu’il n’en fait pas partie (exemple de la personne 2).

Q2: Considérez-vous l’angoisse et le stress comme étant des maladies mentales? De même pour les troubles de l’alimentation ? 

Personne 1: Non, ce ne sont pas des maladies mentales, ils ne sont pas aussi graves et donc pas sur le même niveau.
Personne 2: Je pense que l’angoisse oui et le stress oui mais non pas les troubles de l’alimentation.
Personne 3: Oui je les considère comme étant des maladies mentales car l’angoisse et les stress peuvent affecter le fonctionnement des individus et leur vie de tous les jours. Les troubles de l’alimentation sont aussi des troubles mentaux.
Personne 4: Oui je les considère comme étant des maladies mentales car ils affectent la vision dans la vie, dans certaines situations et de manière négative.
Personne 5: L’angoisse non, et le stress et les troubles de l’alimentation oui mais il y a quand même des différents états.
Personne 6: Non, le stress est une réaction normale face à une situation difficile qui est provoquée par une réaction hormonale, la cortisone, donc une réaction physique puis mentale.
Personne 7 : L’angoisse ou le stress ne sont pas des maladies mentales. Les troubles de l’alimentation, telles que l’obésité morbide et l’anorexie mentale, sont des maladies mentales.

Personne 8 : Ce sont des troubles mentaux. La maladie mentale est plus compliquée à gérer d’après moi.                                                                                                                           Personne 9 :  Oui je considère complètement l’angoisse et le stress comme des maladies mentales. Ils suivent ma définition. De même pour les troubles de l’alimentation.

Les réponses ci-dessus atteste du problème de classification des maladies mentales et des troubles mentaux. En effet tout comme la notion de psychologie et de psychiatrie sont souvent confondus, il en va de même pour ces deux types de problèmes mentaux.


Q3: Si vous étiez possiblement en dépression, iriez-vous voir quelqu’un pour vous aider? Pourquoi ? Pourquoi pas ? 

Personne 1: Oui car c’est le moyen le plus facile de se soigner.
Personne 2: Non je ne pense pas car j’ai, pendant toute ma vie, intériorisé mes pensées et donc je pourrais juste vivre avec.
Personne 3: Je suis en train de recevoir de l’aide pour ma dépression par conséquent je n’étais pas auparavant ouverte à l’idée d’aller voir une spécialiste car je pensais que ce n’était pas assez grave. Lorsque j’ai réalisé comment ça affectait ma vie avec mes amis et ma famille j’ai décidé qu’il était temps d’aller consulter une psychologue pour m’aider.
Personne 4: Oui je pense, car je pense que j’en ai besoin de toute façon et que ça m’aidera dans ma vie et surtout maintenant.
Personne 5: Bien sûr parce qu’il faut trouver de l’aide quand on en a besoin.
Personne 6: Je ne sais pas, je ne peux pas dire car je ne connais pas la chose. Personne 7 : Non, je n’irai pas voir un psychologue, mais un psychiatre, ou peut-être un neurologue. Seul le psychiatre ou le neurologue peuvent prescrire des médicaments qui sont indispensables pour les patients pour se sortir d’une dépression. Personne 8 : Cela dépend malheureusement de mon état d’esprit. Il pourrait m’arriver d’être en dépression sans en être pleinement conscient.

Personne 9 : J’ai eu de l’aide, mais c’est incroyablement difficile, car un effet secondaire de la dépression est un manque de motivation. Il est donc difficile d’obtenir de l’aide et les services doivent être plus conscients de cela. J’ai récemment eu besoin d’aide pour pouvoir repasser des examens, mais il était difficile de répondre à mes besoins.

Il est flagrant dans les réponses donnés qu’il existe un réel problème de démarche pour se faire soigner. En effet reconnaître d’avoir un problème étant une étape très difficiles à franchir par peur d’une stigmatisation sociale et/ou morale en plus du basculement que prend la vie du patient. Passant de personne « normale » à personne ayant besoin de traitements particuliers.


Q4: Pensez-vous que vos parents seraient d’accord pour vous laissez consulter un psychologue ? Ou. Laisseriez-vous vos enfants aller voire une psychologue?

Personne 1: Oui.
Personne 2: Oui, ils seraient d’accord bien sûr.
Personne 3: Comme je me fait soigner actuellement, mes parents sont d’accord et l’étaient depuis le début.
Personne 4: Non, je ne pense pas car ils pensent qu’il y a d’autres moyens pour se soigner.
Personne 5: Bien sûr je laisserai mes enfants aller s’ils le veulent et pensent qu’ils en ont besoin
Personne 6 : Pas de réponse.

Personne 7 : Il est insuffisant d’aller voir un psychologue lorsqu’une personne est atteinte de maladie mentale. Il faut consulter un neurologue ou un psychiatre qui sont tous deux des médecins, susceptibles de poser un diagnostic et de prescrire, si nécessaire, un traitement médicamenteux. J’emmènerai donc directement mes enfants et/ou petits-enfants chez un psychiatre ou un neurologue. Le neurologue ou le psychiatre peut recommander, si nécessaire, à son patient de faire également une psychothérapie avec un psychologue ou un thérapeute.

Personne 8 : C’est déjà le cas. Il me pousse à y aller par tout les moyens même lorsque que je n’en ai aucune envie et pourtant je suis majeur. Je ne pousserai pas les miens à s’y rendre mais si c’est leur désir de consulter je les autoriserai.

Personne 9 : Oui sans aucun problème.

Il s’agit ici d’une question tout à fait personnel ou l’on remarquera tout de même un certain désaccord entre les réponses.


Q5: Croyez-vous que la santé mentale et les maladies mentales sont un grand sujet dans la société aujourd’hui? Pensez-vous que les enfants sont assez éduqués sur ce sujet?

Personne 1: Non je ne pense pas que le sujet est très débattu et que nous sommes assez informés sur ces faits.
Personne 2: Oui je pense que c’est un grand sujet et que nous sommes plus conscients mais que le sujet pourrait être plus mise à la lumière.
Personne 3: Je pense que le sujet est devenu plus important et débattu mais n’est pas assez important dans la société car il y a beaucoup de personnes qui sont ignorants du fait que les maladies mentales sont un grand problème pour ceux qui en souffrent. Je pense qu’avec notre génération (moins de 25 ans) la situation s’améliore alors j’ai de l’espoir pour le futur des maladies mentales et sur comment la société les perçoit.

Personne 4: Je pense que ça devient de plus en plus important. Non, les enfants ne sont pas assez informés sur les maladies mentales. Je pense que beaucoup voient ce sujet comme tabou et donc n’en parle pas avec leurs enfants.
Personne 5: Je pense que ce n’est pas un sujet spécial aujourd’hui mais peut-être plus connu qu’auparavant. Pas seulement les enfants mais les adultes non-plus ne sont pas assez informés.

Personne 6: Je pense que les gens peuvent allés s’informer s’ils le veulent vraiment, après il ne faut pas mettre des sommes dans l’éducation des maladies car il y aura en conséquence des autres cours non donnés.
Personne 7 : Les maladies mentales existent depuis la nuit des temps. Mais personne avant le début du XXème siècle ne savait les diagnostiquer car on ne savait rien ou presque rien du cerveau humain et de son fonctionnement. Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas du tout éduqués sur ce sujet. Cela fait partie de la stigmatisation des maladies mentales.
Personne 8 : Il s’agit d’un sujet de grand débat comme depuis toujours d’après moi. En revanche les enfants ne sont pas assez éduqués sur le sujet ce qui crée des adultes complètement crédules à n’importe quel information erronée ou rumeurs sur les personnes souffrant de maladies mentales. Je suis schizophrène, pas serial killer. Deux notions souvent associés alors que je n’ai jamais été dangereux au point de vouloir ou de pouvoir tué quelqu’un et certainement pas pour le plaisir. C’est un immense préjugé transmis par le cinéma difficile à dépasser.

Personne 9 : Oui, ils deviennent très sujet à des débat et le deviennent de plus en plus à cause des médias sociaux et de la technologie et des fausses perceptions que les médias vous donnent. Je pense néanmoins qu’il faut faire plus attention dans l’éducation que l’on donne au enfants sur les maladies mentales.

On peut noter ici une certaine concordance des réponses pour dire qu’il reste du chemin à faire afin d’effacer une stigmatisation encore bien présente. Le problème majeur de cette stigmatisation étant le manque de circulations d’informations, ainsi que les préjugés circulant sur les maladies mentales et les hôpitaux psychiatrique. Un des plus connue étant l’association schizophrène égal tueur en série, ou personne à personnalités multiples.


Q6: Pensez-vous qu’il y a une stigmatisation qui décourage l’envie de consulter l’aide psychologique quand une personne se pense malade? (Pour la dépression par exemple) 

Personne 1: Oui, je pense qu’une stigmatisation existe actuellement.
Personne 2: Je trouve que ça dépend de l’âge mais quand on plus jeune la stigmatisation est plus grande et lorsqu’on est adulte elle n’existe presque plus.
Personne 3: Je pense que c’est plutôt la personne souffrante qui a peur d’aller voir une spécialiste mais cela dépend bien sûr de leur environnement.
Personne 4: Oui je crois qu’il y a une stigmatisation et la seul chose que ça fait est d’empirer la situation de la personne.
Personne 5: Non, je ne pense pas qu’il y a une stigmatisation très importante, si on veut parler de ce sujet on peut.

Personne 6 : pas de réponse.

Personne 7 : Les maladies mentales sont aujourd’hui encore stigmatisées car comme personne ne comprend un dysfonctionnement du cerveau, et comment un cerveau se rétablit (et se guérit), cela fait peur. Par conséquent, aller voir un neurologue, un psychiatre et, dans une moindre mesure un psychologue, fait peur aux personnes et à leur entourage. La dépression est un épisode provisoire de maladie mentale qui se guérit très bien aujourd’hui si elle est correctement prise en charge.

Personne 8 : Bien sur. On en veut pas admettre une différence négative qui risque en plus d’avoir des répercussions sur tous les aspects de nos vies.

Personne 9 : Il existe une certaine stigmatisation. Je pense que le traitement en France devrait être gratuit car il ne l’est pas et c’est coûteux, ce qui n’est pas juste pour les personnes qui n’ont pas les moyens de le payer. Les traitements devraient être plus facilement accessibles et devraient comporter un programme d’entretien plus poussé pour que les personnes puissent continuer plus facilement au lieu d’abandonner. Les gens se sentiraient plus à l’aise pour en parler car ce serait une maladie plus « normale », la stigmatisation serait peut être moindre.

On en revient encore à cette notion de stigmatisation des maladies et des traitements associer ainsi que de la discrimination sociale des gens associer à des problèmes mentaux. Ce phénomène est d’autant plus fort que les gens ne sont pas aptes à comprendre la différence de l’autre.

Pour conclure nous pourront donc dire que la vision entre personne lambda et personne touché par une maladie peuvent être proche mais aussi particulièrement éloigné; Du chemin reste à faire pour réussir à plus informer le reste du monde sur les difficultés des problèmes mentaux ainsi que des réelles conséquences d’être malade mental ou sujet à des trouble mentaux. La stigmatisation oeuvrant encore beaucoup trop,  décourageant ainsi des personnes nécessitant un réel traitement.

 

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