L’anorexie: une maladie à la mode

L’anorexie et la boulimie sont toutes deux des maladies mentales qui affectent l’alimentation. Les deux sont diagnostiquées plus souvent chez les femmes que chez les hommes mais affectent tout de même ces derniers. L’anorexie se caractérise par une mauvaise alimentation, c’est-à-dire que la personne souffrante ne mange pas assez pour soutenir les besoins du corps et parfois ne mange pas du tout. La boulimie est qu’après la personne souffrante mange, elle se fait vomir, d’une part pour ne pas absorber les nutriments de la nourriture qui sera ingérée, donc ne pas prendre du poids et de l’autre pour avoir la sensation d’être rassasiée. Dans les deux cas le but est de ne pas prendre du poids et mincir jusqu’à un poids maladif, les deux mènent à des problèmes physiques très sévères. Chez les hommes et la femme les deux maladies provoquent (sur le long terme ce qui est souvent le cas) l’ostéoporose, les os ne peuvent plus grandir chez les adolescents et ont une réduction dans leur densité; l’infertilité, chez les femmes les règles s’arrêtent mais si la femme est soignée elle peut avoir des enfants mais il y aura des difficultés; des problèmes neurologiques et sanguins et finalement des problèmes cardio-vasculaire. D’après la clinique Schoen, qui soigne les souffrants de ces maladies, « L’anorexie a la taux de mortalité le plus élevé de toutes les formes de maladie mentale, avec des taux compris entre 10 et 15% ». Les deux maladies touchent notamment les jeunes, avec 70 000 adolescents (moins de 25 ans), 60% à 70% des anorexiques en France. Très souvent ces maladies sont déclenchées par des critères de beauté définis par la société.

Les critères de beauté sont le plus souvent établis par la mode, les médias comme les magazines et par les réseaux sociaux et évidemment la société. L’industrie de la mode est la plus grande influence sur les critères de beauté et les médias mettent en avant et aident à promouvoir ces critères.  L’industrie de la mode valorise hautement la minceur, les mannequins qui défilent le démontrent très clairement. D’après un article du Business Insider, la campagne de Calvin Klein d’Obsession en 1985 a popularisé la minceur avec Kate Moss, le désigner a même dit dans un interview pour WWD « Je voulais quelqu’un qui était naturel, tout le temps mince. ». Depuis cette campagne pour le parfum, l’industrie de mode se concentrent sur l’idéal que la minceur est la beauté. L’évolution est très apparente car pendant les années 1980 il fallait être très mince pour devenir top-model. Les années 90 exposent cette idée aussi, avec un idéal appelé ‘héroïne chic’ (en référence à la drogue). Cet idéal est caractérisé par une peau pâle, des cernes sous les yeux, et une structure osseuse angulaire. Kate Moss, top-model, est citée comme étant le précurseur de cette tendance dans le mannequinat. Cette tendance de ‘héroïne chic’ glorifiait l’usage d’héroïne aux Etats-Unis à cette époque mais a influencé l’industrie de la mode pendant des années. Pour obtenir ce ‘look’ les mannequins ne mangeaient presque pas et parfois prenaient aussi de l’héroïne pour rester maigre. Évidemment lorsqu’une jeune personne voyait des photos de mannequins maigres considérés comme magnifiques, la personne désirait obtenir le même physique. Malheureusement ceci se produit encore de nos jours. La beauté est souvent corrélée avec la minceur et dans le monde de la mode les deux sont tout le temps ensemble. Des témoignages de mannequins exposent cela très clairement, Victoire Dauxerre qui était mannequin,  ne mangeait que trois pommes par jour pour devenir assez mince pour défiler. Elle n’est pas un cas unique, d’après une étude réalisée aux Etats-Unis, « 62% des mannequins  féminins interrogés disent avoir été sommés de perdre du poids, en revanche, elles étaient toutes déjà en sous-poids. » Ceci démontre bien l’environnement toxique de l’industrie de la mode, les grandes marques exigent des mannequins trop maigres et ils en souffrent. Leur santé est tout le temps en péril car les techniques pour rester en insuffisance pondérale sont nombreuses: ne rien manger, manger très peu comme un verre d’eau par jour avec une pomme, certains prennent de la cocaïne pour rester mince d’autre fument des quantités absurdes de cigarettes (une mannequin a reporté qu’elle en fumait 20 par jour, buvait un café et mangeait une pomme) et finalement prendre des laxatifs pour immédiatement purger les nutriments de l’aliment consommé.

De nos jours le concept que la maigreur est la beauté subsiste. Les magazines maintenant ont un nouvel outil pour faire en sorte que les mannequins soient plus maigres: photoshop. Le retouchage des photos est pratiqué sur chaque image qui nous est présentée. Les mannequins qui sont anorexiques ou boulimiques et qui voient leur corps retouché pour paraître plus mince encore, pensent qu’ils doivent perdre plus de poids. De cette façon, le retouchage est très toxique pour eux, leur corps n’est jamais assez ‘parfait’, ce qui peut empirer leur maladie. De plus, le retouchage présente une image qui est impossible à reproduire naturellement, pas du tout atteignable.

photoshopanorexiamodelvsrunway

(https://secretsofmomswhodaretotellall.wordpress.com/tag/ralph-lauren/)

Sur cette photo, nous voyons la mannequin sur le défilé qui n’a pas été retouchée et une photo pour un magazine ou elle a été très retouchée pour être très maigre. Son corps sur la photo de droite est impossible à avoir sainement et représente pour la marque leur vision de la beauté. Sur la gauche, elle a l’air d’être normal, peut-être un peu mince mais pas autant que sur la droite. Lorsque la photo de droite est présentée au public, la mannequin représente le corps idéal pour cette marque, alors le consommateur peut être mené à penser que leur corps n’est pas assez beau. De plus, le mannequin des deux photos a été licenciée sous prétexte d’être trop grosse. Maintenant, il faut se rappeler que ce n’est pas seulement cette photo qui nous est présentée. Chaque jour nous voyons des photos de femmes et hommes retouchées à des mesures impossibles à reproduire mais l’effet négatif que nos corps ne sont pas assez beaux se fonde chez certains, chez presque chaque personne.

Pour les jeunes qui sont facilement susceptibles et qui ne sont pas contents de leur physique, ces images peuvent avoir des effets très néfastes. Les jeunes adolescents ne sont souvent pas contents de leur physique et  veulent se conformer aux normes de la société, les idéaux de beauté partagés par beaucoup. De nombreuses études ont été conduites et démontrent très clairement que les images comme celle ci-dessus influent préjudicieusement les jeunes. D’après  une étude conduite par Common Sense  Media , 80% des filles de 10 ans aux Etats-Unis ont fait un régime pour devenir plus maigre. Les régimes alimentaires qui commencent à un jeune âge, avant ou pendant l’adolescence, peuvent facilement mener à des troubles de l’alimentation. Les enfants qui commencent à suivre un régime alimentaire ont très souvent après des troubles psychologiques et physiologiques, ils sont donc très susceptibles de tomber dans l’anorexie ou la boulimie à un moment de leur vie. Mais est-ce vraiment les images propagées par les magazines et les médias qui influent autant? Malheureusement, oui. Les médias associent la minceur avec la beauté, “72% des filles (de l’étude mentionnée précédemment) ont associé la maigreur avec des traits de caractères positifs comme la gentillesse, et trois vidéos sur quatre associent l’obésité avec des qualités indésirables.” Ceci expose très clairement comment les médias influent les jeunes, ces filles auront une plus grande chance de faire un régime alimentaire dû aux médias et aux photos retouchées qui leur sont présentés chaque jour. De plus, les photos de femmes fines montrent une image de femme ‘saine’ et belle, donc les personnes qui voient ces images pensent, “je dois ressembler à ça”. Cette vision romantique de la maigreur dans les médias propage et donne une image positive des troubles alimentaires, l’anorexie et la boulimie. Par conséquent des mesures ont été mises en place en France pour tenter de remédier à ce problème avec des lois qui régulent un poids inférieur limite chez les mannequins. Esperons que ces lois résolvent les problèmes et peuvent montrer aux jeunes que la maigreur n’est pas la seule forme de beauté.

 

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